Le Conseil Départemental de l’Oise a décidé de soutenir auprès de l’UNESCO un projet de classement de différentes nécropoles datant de la guerre 1914-1918. Thiescourt fait partie des trois sites retenus dans l’Oise avec Cuts et Compiègne.
Par ailleurs, la nécropole nationale et le cimetière militaire allemand qui y est accolé sont classés au titre des monuments historiques depuis le 14 septembre 2016. Notre commune possède donc maintenant deux sites inscrits aux ABF.
Comme vous le savez, le village de Thiescourt a payé un lourd tribu lors de la grande guerre. Sa population est passée de plus de 800 habitants avant-guerre à moins de 200 en 1920. La plupart des habitations ont alors été détruites et le village porte encore aujourd’hui les stigmates de ces tragiques évènements. Les troupes allemandes occupaient le bourg de Thiescourt et les français étaient cantonnés au hameau des Bocages à 3 kilomètres de là. La ligne de front divisait ainsi notre commune. Une simple promenade dans cette ‘petite Suisse Picarde’ comme l’ont surnommé les Poilus à l’époque vous fera découvrir les vestiges d’anciens blockhaus, un ancien cimetière militaire allemand, des abris de guerre. Dans les bois vous déambulerez dans les innombrables tranchées et trous d’obus. Au détour d’un chemin, il suffira de vous baisser pour ramasser des éclats d’obus disséminés sur la zone de combats. Parmi nous certains connaissent des retranchements souterrains où le souvenir des combattants est encore présent. A l’époque, les soldats occupaient les carrières du village : les Allemands aux carrières de la Botte et les Français aux carrières du Chauffour principalement. Ils y ont laissé des traces de leur passage avec notamment les nombreuses sculptures, œuvres d’art reconnues au niveau national et même international. Je remercie l’association des souterrains 14-18 de la Carmoye pour leur travail aux carrières de la Botte avec le soutien de notre Communauté de Communes. Les carrières de Chauffour, situées sur un terrain privé sont quant à elles délaissées faute d’accord avec les propriétaires. Les sculptures se détériorent de plus en plus et il en va de notre devoir de mémoire que de conserver ce site historique. J’ai pu interpeller les représentants du Conseil Départemental pour leur demander leur aide et leur soutien.
Je suis fort attaché à ce devoir de mémoire et j’ai bien entendu d’autres projets autour de ce dossier avec par exemple l’organisation de spectacles, d’expositions ou de randonnées à visées historiques. Je souhaite également mettre en place un circuit de découverte de ce patrimoine à l’intérieur du village sur proposition de notre comité consultatif ‘Tourisme et développement économique’ composé de Mme Isabelle Labruyère, Mme Cécile Gomez, M Gérard François et M Jea-Luc Hibon. Tout cela alimente la zone d’interprétation autour de notre nécropole nationale et du cimetière militaire allemand, dont fait partie le projet Unesco dont il est question.
François Gomez